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08/05/2023
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Les hauts lieux de la Résistance en France

Résistants du maquis de Saint-Marcel ©OBC/Musée de la Résistance en Bretagne

22 juin 1940, à la suite de la défaite de la France, face à l’armée allemande, le maréchal Pétain signe l’armistice. Il prend la tête du régime de Vichy le 10 juillet suivant.

Certains Français refusent cependant le démantèlement de la France et l’occupation imposés par les dirigeants allemands.

Tout au long de la Seconde Guerre mondiale, des hommes et des femmes font le choix de poursuivre la guerre sur le sol français et essayer ainsi de changer le cours de l'histoire. 

Sabotages, attentats, création de journaux, distribution de tracts ou encore renseignement sont les actions courantes utilisées par ces combattants clandestins de la résistance intérieure.  

Qu’ils soient en zone occupée ou en zone libre, les maquis deviennent les cœurs battants de la Résistance française.

Les musées et mémoriaux de France, rendent hommage à ces milliers de résistants, souvent morts fusillés comme au fort du Mont Valérien, dans les Hauts-de-Seine, entre 1941 et 1944.


Mémorial de la France combattante au Mont Valérien (Hauts-de-Seine)

Le village de Saint-Marcel : la résistance bretonne

Dans le Morbihan, le village de Saint-Marcel, abrite un temps, en pleine occupation allemande, le plus grand camp de résistants de France.

Près de 2 000 hommes et femmes s’installent, en juin 1944, dans ce maquis breton, pour empêcher les forces allemandes de se déployer en Normandie. Ravitaillés par les fermes et les villages alentours, les résistants pratiquent des actions de sabotage contre l’armée allemande et poursuivent les conflits.

Les maquisards doivent également sécuriser une zone destinée à stocker secrètement les armes et les munitions parachutées par les Alliés. Cette zone prend le nom de « Drop Zone Baleine » et devient le plus gros centre de parachutage en France.

Lorsque les Allemands découvrent le camp de Saint-Marcel, les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) de Bretagne s’engagent dans une lutte acharnée, le 18 juin 1944. Malgré le soutien des forces américaines, les maquisards sont traqués par la Wehrmacht et les habitants subissent de terribles représailles.

Depuis ce jour, Saint-Marcel est considéré comme l’un des symboles forts de la Résistance française. Une histoire à découvrir au Musée de la Résistance en Bretagne.


Largage de containers sur une drop zone ©OBC/Musée de la Résistance en Bretagne

Le plateau des Glières : un maquis de Haute-Savoie

Entre le 31 janvier et le 26 mars 1944, ce sont 465 maquisards qui se regroupent sur le plateau des Glières, situé dans le massif des Bornes.

Le plateau est idéal pour que les avions alliés puissent parachuter des armes aux résistants français.

Sous les ordres du lieutenant Tom Morel et du capitaine Maurice Anjot, les résistants défendent ce point d'ancrage en arborant fièrement leur devise « vivre libre ou mourir ».

Face aux bombardements allemands, les maquisards parviennent à résister durant deux mois. Mais, la Wehrmacht, conciliée aux forces du gouvernement de Vichy, leur livrent une terrible bataille le 26 mars 1944.

Malgré les lourdes pertes sur le champ de bataille, la Haute-Savoie parvient à être entièrement libérée par les résistants, le 19 août 1944.

Quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le général de Gaulle applaudit les actions menées par les résistants, sur le plateau de Glières : « C’est grâce à Glières que j’ai obtenu des parachutages importants pour la Résistance ».


Plateau des Glières et le monument national à la Résistance 

La résistance intérieure dans le Vercors

Le plateau du Vercors et le village de Vassieux-en-Vercors

À la suite de la défaite de la France, en 1940, l’alpiniste français Pierre Dalloz souhaite utiliser le massif du Vercors, véritable citadelle naturelle, protégée par des falaises, pour organiser la résistance au milieu des forêts et des montagnes.

Ce « Projet Montagnards » voit le jour en février 1943, à la suite de la création du Service du Travail Obligatoire (STO), qui imposait aux Français de partir travailler en Allemagne. Pour échapper à ce STO, certains s’engagent dans la Résistance française.

Le maquis du Vercors, situé en Isère est dirigé par le groupe des Francs-Tireurs, mouvement de résistance fondé à Lyon en 1940. Dans le Vercors, les maquisards s’entraînent pour devenir de véritables combattants.  

Les résistants reçoivent le soutien de la population locale et des munitions leurs sont envoyées régulièrement par les armées Alliées.

Mais, en 1944, l'ennemi allemand craint un déploiement militaire, qui les empêcherait de se replier vers la vallée du Rhône. Ils s’introduisent alors dans le maquis, l’encerclent et lancent une offensive à l’été 1944.

Le 23 juillet, le maquis du Vercors tombe aux mains des Allemands. Les résistants français sont traqués à travers toute la région, pour être massacrés.

Certains maquisards parviennent à rejoindre les troupes Alliés et participent au débarquement du 15 août 1944, en Provence.

Les armées allemandes quittent alors définitivement le massif du Vercors, laissant derrière eux des villages dévastés et de lourdes pertes humaines.

Mont Mouchet : un maquis au centre de la France

Le mémorial de la Résistance sur le Mont Mouchet

C’est dans le massif de la Margeride, à 1 400 mètres d’altitude, que s’implante le maquis du Mont Mouchet, aux confins de la Haute-Loire, du Cantal et de la Lozère. Ce lieu devient l’un des points de rassemblements de résistants, les plus importants du territoire.

Mont Mouchet est créé au cours de l’hiver 1943 - 1944 par des résistants venus de trois principales organisations de résistance : Mouvements Unis de Résistance (MUR), Francs-Tireurs et Partisans (FTP) et Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

Le colonel Gaspard, chef régional des FFI prend la tête de ce maquis. Mont Mouchet, situé dans une zone reculée, a pour objectif de retarder les troupes allemandes venues du sud qui se dirigent vers le front de Normandie.

Les résistants pratiquent le sabotage sur les points de passage importants des soldats allemands. Dès le mois d’avril 1944, des armes et des munitions sont parachutées par les Alliés sur Mont Mouchet.

Le 2 juin 1944, de violents affrontements éclatent contre l’armée allemande sur le site. Malgré un lourd bilan humain, les maquisards parviennent héroïquement à bloquer deux divisions allemandes qui se dirigeaient vers la Normandie.

La Provence : terre de résistance

Dès la signature de l’armistice en juin 1940, la Provence est considérée comme une terre de résistance.

À Marseille, Nice et Toulon, des groupes de résistants se forment. Leurs agissements sont d’abord pacifiques : distribution de tracts, collecte d’informations, journaux clandestins, manifestations.

Mais, en 1942, l’arrivée des troupes allemandes et italiennes en Provence change le mode d’action des résistants. Les Francs-Tireurs et partisans français (FTP) s’implantent dans le maquis du Ventoux, dans le Vaucluse, et mettent en place la résistance armée.

À partir du printemps 1944, le débarquement des Alliés, en Provence, se prépare. Des villes comme Marseille, Nice, Saint-Laurent-du-Var ou Arles sont bombardées afin d’empêcher l’armée allemande d’acheminer des troupes et du matériel vers l’Ouest de la France.

Après le débarquement en Normandie, le 6 juin 1944, les réseaux de résistants provençaux se mettent en place pour préparer celui sur les côtes méditerranéennes. Depuis les maquis, ils mènent des actions d’envergure contre les soldats allemands.

Le jour J, le 15 août 1944, les résistants provençaux sont prêts à libérer la région.   

Le mémorial du débarquement et de la libération de Provence du mont Faron leur rend hommage depuis 1964, date à laquelle le général de Gaulle a inauguré ce lieu de mémoire.


Célébration du Débarquement de Provence à Cannes le 24 Août 2009

Les maquisards de l’Ain et du Haut-Jura

Dès le mois de juin 1943, un vaste réseau de maquis se déploie secrètement dans les forêts et les montagnes de l’Ain et du Haut-Jura.

Le 11 novembre 1943, plusieurs dizaines de résistants défilent dans les rues d’Oyonnax, pour commémorer la fin de la Grande Guerre en 1918. Cet événement révèle au grand jour l’existence de ces résistants de l’Est de la France.

Dans l’Ain, le plateau d’Hauteville-Brénod-Retord, est l'un des ancrages les plus actifs de la Seconde Guerre mondiale. En 1943, le colonel Romans-Petit prend la tête de ce lieu d’instruction militaire.

Les maquisards de l’Ain et du Haut-Jura s’engagent dans des actions marquantes, comme le sabotage, afin de maîtriser les voies de communication de l’ensemble du territoire.

Plusieurs attaques de la Wehrmacht affaiblissent le plateau d’Hauteville, mais aussi le camp de résistance d’Oyonnax et les terres jurassiennes, au cours du mois d’avril 1944.

L’Ain est finalement libérée le 5 septembre 1944, mais au prix du sang versé de nombreux résistants.


Monument aux morts, construit le 19 août 1945 à la mémoire des 700 résistants morts pour la France dans les maquis de l'Ain et du Haut-Jura

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