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06/06/2023
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Pourquoi les plages du Débarquement ont-elles été baptisées ainsi ?

Omaha, Sword, Juno, Utah ou encore Gold, ces noms résonnent chaque année lors de la commémoration du Débarquement de Normandie, le 6 juin 1944.

De l’embouchure de l’Orne au Cotentin, les cinq plages du débarquement en France, sont les témoins du plus grand coup de théâtre de la Seconde Guerre mondiale.

Ces plages sont devenues des sites touristiques incontournables de la libération ! Le nombre de vestiges retrouvés sur ces lieux permettent de raconter précisemment le déroulement des combats. 

Pour coordonner cette immense opération le D-Day, des noms de code ont été donnés aux plages. Mais, comment ont-ils été choisis ?

Le Débarquement en Normandie : une opération top-secret

L'état-major allié avant le débarquement, avec au milieu le général Eisenhower

Cette offensive militaire, préparée dans le plus grand secret en Angleterre par les états-majors anglais et américains, reçoit le nom de code d’Opération Neptune.

Depuis plusieurs mois, le général américain Eisenhower et son homologue britannique Montgomery travaillent à la dissimulation du débarquement en Normandie.

N’hésitant pas à faire fuiter au sein des réseaux d’espions allemands des informations toutes plus fausses les unes que les autres, ils font courir la rumeur d’un débarquement dans le Nord de la France, et même en Norvège.

Dans cette vaste entreprise d’intox, les noms de codes ont une importance capitale : anodins, inédits, incohérents, leur seule vocation est de ne pas éveiller les soupçons de l’ennemi. 

Utah Beach et Omaha la Sanglante

Carte des plages du débarquement

Au matin du 6 juin 1944, après plusieurs reports en raison d’une météo agitée, ce sont 5 000 bateaux de transport, 130 navires de guerre, près de 12 000 avions et 156 000 soldats alliés qui sont prêts à débarquer en Normandie.

Les cinq plages de la côte normande correspondent à des secteurs bien définis et chaque corps d’armée sait où il doit débarquer. 

Les zones les plus à l’ouest sont investies par les armées américaines.

Lors de la préparation des troupes alliées, le général américain Omar Bradley demande à deux sous-officiers les noms de leur ville et de leur État d’origine.

C’est ainsi qu’une plage est nommée Utah Beach et l’autre Omaha Beach. Cette dernière, située à la pointe du Hoc, est surnommée Bloody Omaha, ou Omaha la Sanglante. La plage est tristement célèbre pour les très lourdes pertes subies par les Américains le 6 juin. 

Les mots croisés du Daily Mail

Arrivée du matériel après le Débarquement sur Omaha Beach

Il faut savoir que la semaine précédent le 6 juin, l’état-major a failli annuler l’opération en croyant qu’elle avait été éventée.

En effet, les mots croisés du Daily Mail, un quotidien britannique, contenaient les mots OMAHA et UTAH.

Après avoir dépêché la moitié des espions du royaume, les généraux ont statué sur une coïncidence. Les mots y avaient été mis uniquement par hasard. L’histoire a prouvé que les Allemands ne se doutaient pas de ce qui se tramait… 

Gold Beach et Sword Beach : des noms de poissons

Un peu plus à l’est, ce sont les contingents britanniques qui fondent sur Arromanches et Ouistreham.

Le général anglais Montgomery décide de donner des noms de poissons à ses plages : goldfish (poisson rouge) et swordfish (espadon).

Dans le feu des préparatifs les soldats les raccourcissent en Gold Beach et Sword Beach. Un commando de Forces françaises libres, mené par le capitaine de corvette Kieffer, participe à la bataille sur Sword Beach. 

Le mystère Juno

Juno Beach à Courceulles-sur-Mer

La dernière plage, Juno, située entre Gold Beach et Sword Beach, est le terrain de bataille des armées canadiennes.

Pour compléter la série des poissons, elle aurait dû être baptisée Jellyfish (méduse), et aurait par conséquent eu pour diminutif Jelly, le nom de la fameuse gelée translucide anglaise.

Le général Montgomery émet quelques réticences quant à ce nom un peu farfelu. Winston Churchill, Premier ministre du Royaume-Uni, aurait également refusé le nom de Jelly. 

Un lieutenant-colonel canadien du nom de Dawney propose alors Juno Beach, le prénom de son épouse, une sorte de porte-bonheur puisque l’opération n’a pas rencontré trop de résistance. 

Des monuments commémoratifs

Près de 80 ans après le Débarquement en Normandie, des monuments aux morts honorent le sacrifice de ces soldats tombés au champ d'honneur.

Sur la plage d'Omaha, trois sculptures monumentales, installées en 2004, commémorent les « Ailes de l'espoir », les « Ailes de la fraternité » et « Debout la liberté ! ». Ce monument des Braves rend hommage aux 3 000 soldats morts ou blessés sur Omaha Beach. 

Sur les autres plages aussi, des monuments commémoratifs rappellent le souvenir des soldats américains, britanniques et français. Sur Sword Beach, La Flamme honore les commandos français, tandis qu'à Juno Beach, on célèbre les soldats canadiens.

À Gold Beach, un monument a été érigé en mémoire des régiments d’artillerie de la 50th Northumbrian Infantry Division. 

Monument commémoratif Les Braves sur Omaha Beach

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