Pass Patrimoine 600 monuments 2022 page
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Le patrimoine français en Inde

La France, comme grand nombre de puissances européennes, a entrepris l’établissement d’une colonie en Inde. Appelé l’Inde française, ou l’Établissements français dans l’Inde, ce territoire incluait Pondichéry, Karikal et Yanaon sur la côte de Coromandel, Mahé sur la côte de Malabar et Chandernagor au Bengale.

Le pays conserve, de cette période, des témoignages architecturaux qui peuvent encore être admirés aujourd’hui lors d’un voyage en Inde.

L’Inde française : 1668-1954

Tout commence par l’installation d’un premier comptoir de la Compagnie des Indes orientales à Surate, en 1668. Afin de profiter de ce nouveau marché prospère et de ses richesses, la France intensifie ses relations avec les Indes. C’est sous le règne de Louis XV que l’Inde française atteint l’apogée de son influence.


Pondichéry au XVIIIe siècle. Vue des magasins de la Compagnie des Indes, de l'amirauté et de la maison du gouverneur (Musée de la Compagnie des Indes)

À la fin du XVIIIe siècle, après de longs et coûteux conflits avec les colonies britanniques, dont la Guerre de Sept Ans, l’Inde française perd de sa puissance. Pondichéry, notamment, est occupée par les Britanniques de 1774 à 1776, de 1778 à 1783, puis, de 1785 à 1787. Mais à la fin des guerres napoléoniennes, en 1816, les cinq comptoirs sont rendus à la France.

Au XXe siècle, une vague de contestation déstabilise les autorités étrangères implantées en Inde. En 1948, un accord permettant aux possessions françaises de déterminer leur avenir est signé entre l’Inde et l’hexagone. Entre 1950 et 1954, les différents territoires français se détachent de la France et rejoignent l’Union indienne. Il faut attendre 1963, pour que soit créé le Territoire de Pondichéry, englobant les 4 anciens établissements français.

Ces lieux en Inde qui rappellent la présence des Français

Peu de traces du passé français en Inde sont conservées à Mahé et Karikal. En revanche, Pondichéry possède encore un riche patrimoine colonial, notamment dans le quartier français. Voici quelques exemples de à ne pas manquer :

 

  • La cathédrale de l'Immaculée-Conception :

Située au cœur du quartier français de Pondychéri, la cathédrale de l'Immaculée-Conception est élevée au XVIIIe siècle dans le style baroque Jésuite. Il s’agit du 3e édifice catholique élevé à cet emplacement.


Cathédrale de l'Immaculée Concéption à Pondichéry

 

  • Le musée de Pondichéry :

On y découvre une collection de meubles et objets datant de l’époque coloniale. Le lit Joseph François Dupleix, gouverneur de Pondichéry et commandant général des établissements français de l’Inde de 1742 à 1754.

  • La bibliothèque Romain Rolland :

Fondée par Eugène Desbassyns de Richemont, gouverneur de Pondichéry, le 16 mai 1827, il s’agit d'une des plus anciennes bibliothèques du pays. Ouverte au seul usage des Européens à ses débuts, elle s’ouvre également aux Indiens, 10 ans plus tard, pour leur permettre d’apprendre la langue et la culture française.

  • Église Notre-Dame des Anges :

Dressée face au Golfe du Bengale, l’église Notre-Dame des Anges est construite sur l’ancienne place des Capucins, la façade face au soleil levant. Elle est érigée, au XIXe siècle, par l’ingénieur Louis Guerre (1800-1865), descendant d’une famille implantée à Pondichéry depuis le XVIIIe siècle.


Église Notre-Dame des Anges à Pondichéry © Aravindaraja

 

  • Le Lycée Français :

Également fondé par Eugène Desbassyns de Richemont, en 1826, ce Collège Royal, dirigé par des laïcs, remplace un établissement tenu par les Jésuites. Il est finalement rendu aux Mission Étrangères de Paris en 1846 et devient finalement Le Lycée français en 1972. Aujourd’hui l’établissement est connu pour être celui où se déroulent les premières épreuves du Baccalauréat.

L’école française d’Extrême-Orient, l’ancienne administration générale de l’inspection du travail, l’ancienne chambre de commerce etc… sont d’autres témoins de ce passé français.
Au détour de déambulations dans le quartier français, il est aussi possible d’admirer de luxueuses villas Belle Époque et leurs jardins exotiques ainsi que des palais.

Le quartier français de Pondichéry

Rue François Martin à Pondichéry © Jean-Pierre Dalbéra

La ville de Pondichéry est divisée en différents quartiers, essentiellement le quartier Tamoul et le quartier Français. Ces deux territoires de Pondichéry sont séparés par un canal creusé en 1788.

Le quartier français de la ville est très spécifique. On y découvre de larges rues, des façades impeccablement alignées, des hôtels particuliers, le tout bordé d’arbres. Ce quartier dénote des autres parties de la ville par son opulence.

Les traces de la présence française sont particulièrement visibles avec les nombreux panneaux indiquant le nom des rues en français : rue de la Caserne, rue de la Marine, rue Dupuy, rue François Martin, etc.

Ces noms ne sont pas le fruit du hasard. François Martin par exemple n’est autre que le gouverneur de Pondichéry jusqu’en 1706. Il est même considéré comme le fondateur de cet établissement français de L’Inde.

L’héritage culturel de la France en Inde

En Inde, et notamment à Pondichéry, plusieurs bâtiments ont conservé leur nom français et parfois leur fonction d’origine.

Mais, au-delà de ce patrimoine hérité de la colonisation, la ville de Pondichéry possède toujours une part de culture française. Aussi, durant un séjour à Pondichéry, il n’est pas surprenant de trouver des croissants au petit-déjeuner dégustés par les locaux et servis par des personnes en sari. Le mélange des cultures est bien présent ici. En soirée, des quelques Indiens, souvent des anciens, se rassemblent encore pour jouer à la pétanque !

Les restaurants ou cafés ne sont pas en reste, là l’influence de la France a un impact reste bien visible. Pour déjeuner, dîner ou simplement se désaltérer, le « Café des Arts » « Les saveurs », « Paris Restaurant », « La Maison rose », « Chez Francis », etc. reçoivent les locaux et les voyageurs pour leur servir… des plats typiquement indiens, contrairement à ce que leur nom pourrait laisser entendre !


Maison dans le quartier français de Pondichéry

Auroville, la ville fondée par une Française

Aux portes de Pondichéry, Auroville est une ville expérimentale, fondée par Mirra Alfassa, inaugurée en 1968, sous l’égide de l’UNESCO. Cette Française, née en 1878, à Paris, veut y créer « le lieu d'une vie communautaire universelle, où hommes et femmes apprendraient à vivre en paix, dans une parfaite harmonie, au-delà de toutes croyances, opinions politiques et nationalités ».

Pour imaginer les bâtiments de cette ville qui n’appartient à personne, elle fait appel à l’architecte français Roger Anger. Prévue pour accueillir 50 000 habitants, elle abrite près de 2 500 personnes en 2015.


Matrimandir à Auroville dans l'État du Tamil Nadu © Ashwin Kumar

Conseils pour voyager en Inde

Vous souhaitez admirer par vous-même l’héritage français en Inde ? Vérifiez les conseils aux voyageurs de l’Ambassade de France en Inde ainsi que les formalités de visa obligatoire sur le site de RapideVisa.

Avant de partir à la découverte de l'Inde et notamment de Pondichéry, pensez à préparer vos visites en sauvegardant  cet article pour tout savoir sur les lieux à visiter !