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07/09/2021
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Tancrède Baudet : fondateur des Jardins de la Rosace

J'aime mon Patrimoine a rencontré Tancrède Baudet, fondateur de Jardins de la Rosace. Ce passionné de patrimoine et de jardins vous raconte son parcours et sa passion. 

D’où cette passion pour les jardins historiques vient-elle ? Quel lieu vous a le plus marqué ?

Tancrède Baudet : fondateur de Jardins de la Rosace

L’histoire, de manière générale, m’a toujours fasciné. Au fur et à mesure de mon parcours professionnel, et en tant qu’amoureux et passionné du patrimoine français et européen, il était logique que je me spécialise dans ce domaine d’activité.

Les jardins historiques sont un élément important de notre société française, et il est primordial d’en tenir compte. La France a quand même créé un style de jardin : le jardin classique (ou jardin à la française) qui est connu et reconnu dans le monde entier

De participer à leur gestion, leur restauration et à leur rénovation est un plaisir énorme en tant que professionnel.

Il suffit d’aller dans les jardins d’une demeure ou d’un château, au lever et au coucher du soleil, pour se rendre compte que ces derniers sont indissociables du bâtiment, et que les deux, assemblés, sont complémentaires.

Il est forcément difficile de n’en choisir qu’un, mais le lieu qui m’a le plus marqué est Vaux-le-Vicomte. Ces jardins sont un chef-d’œuvre de technique et de savoir-faire au service de la beauté.

La magnificence des jardins de Villandry m’a également marqué puisque j’ai eu la chance d’y travailler pendant un an.

Quel est votre parcours ?

Après des études classiques dans le domaine du paysage, j’ai fait un tour de France chez les Compagnons du devoir pendant six ans et demi. C’est pendant toute cette période, à travers des rencontres diverses et variées, qu’on m’a transmis l’amour du métier de jardinier-paysagiste.

Durant ce cursus, j’ai travaillé dans des entreprises et notamment dans différents domaines. C’est avec ces expériences que j’ai pu trouver ma voie dans l'étude de l’histoire des jardins.

Cela m’a permis, par exemple, d’écrire des modules de cours sur l’histoire des jardins, allant de la période antique jusqu’à la période contemporaine ; mais aussi d’organiser, depuis plus de cinq ans, une formation d’une semaine sur l’histoire des jardins, au cours de laquelle j’enseigne les différents styles et époques des jardins, à de jeunes hommes et femmes du métier. Tout cela a lieu dans le cadre compagnonnique.

La transmission est un facteur essentiel de tout métier et il est nécessaire d‘en tenir compte et d’en user pour progresser dans sa vie.

J’ai également eu l’occasion de travailler à l’étranger, en Hongrie, pour restructurer de manière générale le château de Fehervascsurgo et en Roumanie, à Oradea, où j’ai travaillé, pendant un an et demi en tant que jardinier en chef, responsable de la restauration des jardins de l’évêché catholique hongrois.

Durant cette expérience, il a fallu tout faire de A à Z, de la réévaluation du cahier des charges des travaux jusqu’à la création et la plantation d’un parterre de broderie.

Oradea, plan des jardins © Les Jardins de la Rosace

Oradea, les nouveaux parterres © Les Jardins de la Rosace

Comment les Jardins de la Rosace sont-ils nés ? Que faites-vous exactement ?

C’est à la suite de cette formidable expérience que j’ai voulu créer ma propre structure dans cette spécialité. La France et l’Europe possèdent énormément de châteaux et de domaines, et il est important qu’un jardin s’adapte à sa demeure.

C’est ce que j’essaye de faire au mieux avec mon entreprise. Comprendre le poids de l’histoire, le contexte et l’environnement sont des enjeux essentiels pour un jardin patrimonial. C’est ce que j’ai à cœur de faire en tant que passionné de patrimoine.

Par rapport à mon entreprise, j’interviens sur deux grands types de prestations et de travaux : théoriques et techniques

La partie théorique se concentre sur la gestion de domaines, parc et jardins en établissant un plan d’entretien qui permettra mois par mois sur une année (ou étalé sur cinq ou dix ans en fonction de la demande) l’optimisation de l’entretien du dit domaine, parc ou jardin.

Je fais également des diagnostics globaux comprenant une étude historique, topographique et dendrologique (science de la reconnaissance et de la classification des végétaux).

Pour la partie technique, j’exécute des remises en état général de jardins. Cela passe, par exemple, par l’abattage d’arbres pour la création de perspective, la plantation ou transplantation, en passant par les tailles diverses (arbustes et fruitières) et la recréation de surfaces engazonnées.

Je peux également créer différents types de parterres (broderie, pièces coupées) en fonction de la demande. Le parterre étant, de mon avis, l’une des plus belles expressions de la nature humanisée.

Oradea, les nouveaux parterres vus du ciel © Les Jardins de la Rosace

Quels sont vos prochains projets ?

Mon projet principal est de faire connaître mon entreprise, cela passe par la mise en place d’un réseau auprès des propriétaires de domaines et de demeures.

J’ai eu quelques contacts récemment pour des demandes particulières dans des châteaux. Il n’est pas forcément évident de se développer dans une spécialité assez « fermée ».

Je travaille également sur mes cours concernant l’histoire des jardins puisque c’est un domaine qui demande toujours un certain investissement avec de nouvelles informations qui apparaissent fréquemment.

Je dois également intervenir dans le cadre de la remise en état du château du Colombier dans l’Aveyron, suite à différents problèmes : le jardin est presque à l’abandon. Il va donc falloir s’organiser avec les propriétaires afin de tout mettre en œuvre pour une ouverture au public dès l’année prochaine
Le château du Colombier est un magnifique édifice médiéval, situé dans un cadre somptueux de l’Aveyron avec un certain potentiel touristique à développer. C’est un superbe projet !

L’écriture d’un livre sur l’histoire des jardins est aussi en cours mais c’est un long travail qui demande plusieurs années et une attention particulière.

Comment peut-on vous soutenir ?

En me suivant sur les réseaux sociaux : Instagram / Facebook / Linkedin sur lesquels je publie régulièrement, notamment sur la page Instagram où je mets des posts quotidiens sur l’histoire des jardins.

Aller sur mon site internet (www.jardinsdelarosace.fr) ; me faire connaître auprès des propriétaires intéressés pour une intervention, de quelques natures que ce soit.

C’est également avec un plaisir énorme que je vais aller à Florence au colloque international fêtant les quarante ans de la Chatre de Florence (texte relatif à la sauvegarde des jardins historiques) fin novembre 2021. Participer à des échanges sur les thèmes actuels sont des principes élémentaires pour l’ensemble de l’appréhension des jardins historiques et patrimoniaux.

 

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