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Histoire du château de Parentignat : petit Versailles d’Auvergne

Surnommé « le petit Versailles d’Auvergne » par Henri Pourrat, écrivain régionaliste, le château de Parentignat est propriété de la même famille, depuis sa construction, au XVIIIe siècle.

Riche d’une histoire pleine de rebondissements, ce monument interpelle les âmes curieuses par son architecture et sa grande collection de mobilier et de peintures de grands maîtres.

Pousser les portes de ce château, membre de la Demeure Historique, de la Route Historique des Châteaux d'Auvergne et de la Toscane d'Auvergne, c’est plonger au cœur de la petite et de la grande histoire ! 

 

Aux origines de la seigneurie de Parentignat

C’est en 1707 que débute l’histoire de ce château. Jean-Antoine de Lastic, chevalier seigneur et prieur de Bredon, acquiert la seigneurie de Parentignat auprès des héritiers de Maximilien de Sommyèvre, pour son neveu François II de Lastic, marquis de Sieujac.

À cette époque, la demeure des Sommyères est constituée d’un simple corps de logis carré, encadré par quatre tours, dont seules les tours nord subsistent.

Afin d’agrandir l’édifice, François II, rachète, à partir de 1710, toutes les habitations environnantes. Plus de 170 contrats de vente sont signés par le marquis. La demeure enfin dégagée, la construction du château peut débuter.

Érigé à partir du bâtiment d’origine, le château de Parentignat se pare d’un jardin à la française, typiquement dans l’air du temps.

Pour finaliser ses travaux et faire de Parentignat une maison à son image, François II dépense plus de 100 000 livres en construction et achat de mobilier.

Aussi, Parentignat obtient la réputation d’être l’une des demeures les plus richement meublées d’Auvergne : un petit Versailles auvergnat.

Château de Parentignat, Puy-de-Dôme, Auvergne-Rhônes-Alpes ©Krzysztof Golik

Une demeure, de multiples restaurations

Louise de Montesquiou-Fezensac, Élizabeth Vigée le Brun ©Élisabeth Vigée Le Brun — Château de Parentignat

Après la mort de François II en 1749, le château subit plusieurs périodes d’abandon. François III, fils de François II, ne vient que très rarement en Auvergne, délaissant quelque peu le château.

Il faut attendre 1780 pour qu’Anne-François IV, lieutenant général des Armées du Roi, débute une longue série de travaux. C’est à cette époque que Parentignat adopte la forme que nous lui connaissons aujourd’hui. Le corps du bâtiment central et les toitures mansardées sont acheves à cette période.

Acquis à l’idéologie libérale et novatrice de la Révolution française, Anne-François IV est nommé, en 1792, chef de légion dans la Garde Nationale de Clermont-Ferrand.

Il combat, par la suite, sous les ordres du marquis de Lafayette, puis, du général Dumouriez, vainqueur de Valmy. Cet engagement permet au château de Parentignat de ne pas souffrir de l’épisode révolutionnaire. Les bâtiments et le mobilier sont préservés.

S’éteignant sans héritier, c’est sa belle-fille, née Louise Hyacinthe de Montesquiou Fézensac, qui entreprend des travaux de conservation dès 1802. Elle engage également la création d’un parc à l’anglaise.

De l’incendie au renouveau

Château de Parentignat, Puy-de-Dôme, Auvergne-Rhônes-Alpes ©Eanaul

À partir de 1816, l’aile nord du château est louée aux Haras Nationaux.

Mais, en 1822, un grand incendie détruit l’intégralité de l’étage mansardé, emportant avec lui une grande partie du mobilier d’origine, entreposé au grenier.

Cette tragédie, due à la simple négligence d'un palefrenier, plonge la demeure dans une nouvelle période d’abandon, qui se prolonge jusqu’en 1870.

À cette date, Henriette de Valin, veuve d’Annet-François VII de Lastic, hérite du domaine. Tombée sous le charme des lieux, elle entreprend de conséquents travaux de conservations.

Les toitures sont recouvertes d’ardoise, la mansarde de l’aile sud-est entièrement réédifiée et les dômes, aujourd’hui couverts de tuiles, sont construits.

Jean de Lastic va encore plus loin et crée, de toute pièce, les salons du rez-de-chaussée, la bibliothèque du premier étage et modernise les chambres d’apparat.

Château de Parentignat, Puy-de-Dôme, Auvergne-Rhônes-Alpes ©Sandrine

Lieu d’exposition de la Collection Georges De Lastic

Portrait de Marie-Madeleine de La Fayette, Nicolas de Largillière, 1697 ©Château de Parentignat

Au cours du XXe siècle, les différents héritiers du petit Versailles auvergnat poursuivent et achèvent les travaux de restauration.

Le monument abrite, aujourd’hui, une somptueuse collection de mobilier, en grande partie d’origine, enrichie au fil des siècles et des propriétaires du domaine.

À ces objets historiques se mêlent des peintures de grands Maîtres français des XVIIe et XVIIIe siècles, rassemblées par Georges de Lastic Saint-Jal, neveu et fils adoptif de Annet-François de Lastic.

Le château présente, ainsi, l'une des plus importantes collections privées de peintures.

Inscrite dans la tradition familiale de transmission du savoir, cette demeure ouvre ses portes au public pour partager le merveilleux patrimoine qu’elle héberge.

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