Pass Patrimoine 600 monuments 2022 page
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100 lieux à voir dans le Var

"Var, 100 lieux pour les curieux"

Bénédicte de la Guérivière, géographe, spécialiste du patrimoine de la région Provence Alpes Côte d’Azur, est partie à la recherche de 100 lieux du Var, souvent peu connus, toujours exceptionnels. Elle a choisi pour vous 5 sites à découvrir absolument. Et elle vous emmène en découvrir 95 autres dans son ouvrage « Var, 100 lieux pour les curieux », paru aux Editions Bonneton. 

Notre-Dame de Pépiole à Six-Fours-les-Plages

Les trois absidioles de Notre-Dame de Pépiole

Un lieu secret, caché, ceux qui le découvrent en tombent systématiquement amoureux.

Un peu perdue dans une urbanisation qui a grignoté les terres agricoles alentour, Notre-Dame de Pépiole et ses trois absidioles ne laisse personne indifférent. Plusieurs vestiges retrouvés sur place permettent de penser à une chapelle d’époque pré-romane, modifiée ensuite aux XIe et XIIe siècles.

Abandonnée après la Révolution française, son histoire récente est liée à un homme, le père Paul-Célestin Charlier, moine bénédictin de l’abbaye de Maredsous en Belgique. Il découvre Pépiole en 1954 et s’y consacre entièrement. Les murs enduits ou cimentés sont alors décapés laissant réapparaître les murs de pierre, ces galets à peine dégrossis qui lui donnent cette apparence si particulière. A l’intérieur de la chapelle le père Charlier retrouve les entablements des autels originaux. Autour de lui, les habitants du quartier se mobilisent faisant renaitre un fort attachement local à ce lieu qui le mérite tant. A découvrir absolument !

La pagode Hông Hiên Tu à Fréjus

La pagode de Fréjus

C’est un morceau d’histoire de France en général et d’histoire coloniale en particulier qui se trouve ici à Fréjus. L’insolite présence d’une pagode, de sa cloche de cuivre de 2 tonnes et de ses bouddhas, juste au bord de la Méditerranée.

Les tirailleurs indochinois, recrutés dans l’Indochine française dès les années 1880, ont été mobilisés pour la Grande Guerre. Arrivés à Marseille, un vaste camp militaire est aménagé en 1917 sur les hauteurs de Fréjus, sous la houlette du Général Gallieni. À proximité du camp, les troupes coloniales édifient leur lieu de culte, cette belle pagode dont les effluves d’encens flirtent aujourd’hui avec le trafic dense de la Nationale 7.

Après plusieurs dizaines d’années d’abandon, la pagode a été réinvestie et restaurée par une communauté vietnamienne réfugiée en France après l’indépendance. Le site est aujourd’hui voisin d’un vaste mémorial inauguré par François Mitterrand en 1993, le Mémorial des guerres d’Indochine, 24 000 sépultures de soldats morts pendant la Seconde Guerre mondiale contre les Japonais et pendant la guerre d’Indochine contre le Viêt Minh. 

Le musée des Gueules Rouges à Tourves

Le Musée des Gueules Rouges

Ils ont la « gueule rouge » parce qu’ils sont recouverts de cette poussière ocre que laisse la bauxite. Ce minerai, qui va révolutionner l’industrie parce qu’il permet la fabrication d’aluminium, a une histoire bien provençale.

Il est découvert aux Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône) en 1821 puis extrait en grande majorité dans des mines varoises. Si la dernière mine varoise ferme ses portes définitivement en 1989 à Cabasse, la région conserve encore aujourd’hui à Gardanne une importante usine de transformation de bauxite en alumine, qui crache ses fumées ocres depuis 1894.

Inauguré en 2012, le musée des Gueules rouges avec une muséographie moderne et colorée s’est penché sur l’histoire de l’extraction varoise de la bauxite, du Cannet-des-Maures à Saint-Maximin en passant par Barjols ou Mazaugues. 

Réservez votre visite au Musée des Gueules Rouges.

La maison Foncin à Cavalaire-sur-Mer

La maison Foncin à Cavalaire

Un amer, un repère, cette grande maison aux murs blancs est sur toutes les cartes marines ! Construite en plein maquis, au milieu des chênes lièges, sur le littoral granitique des « Maures », entre Le Rayol-Canadel et Cavalaire. De la mer, un repère, et de la terre, une vue incroyable bien sûr.

Cette maison est la maison du géographe Pierre Foncin. Cet homme est connu pour ses ouvrages sur le Var et la côte varoise, mais aussi pour avoir œuvré à la fondation de l’« Association nationale pour la propagation de la langue française dans les colonies et à l’étranger » avec le diplomate Paul Cambon. Une association devenue la célèbre Alliance Française.

En 1977, sa fille Mireille Foncin, sans descendance, fait don de la maison et des 16 hectares de terrain qui l’entourent au Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres, tout juste créé. La maison Foncin accueille aujourd’hui une exposition permanente dédiée à la cartographie en Méditerranée

Le puits aérien à Trans-en-Provence

Le puits aérien

Au milieu d’un champ d’olivier, un drôle d’objet de pierre calcaire…qui raconte une longue histoire.

En 1928, Achille Knapen, ingénieur hydraulicien, a l’idée d’un puits qui permettrait de recueillir l’eau de la rosée en milieu aride. Le « puits aérien » est présenté à Alger au Congrès de l’eau de 1928. L’expérimentation a lieu, elle, à…Trans-en-Provence où les conditions climatiques semblent proches de l’Algérie.
L’objet qui est sous nos yeux est donc un prototype ! Un long syphon métallique et 3000 plaques d’ardoises doivent permettre la condensation, favorisée par les importantes différences de températures diurnes et nocturnes en climat méditerranéen.
Mais l’inertie thermique de cet ouvrage de pierre est trop importante, et l’expérimentation est finalement un échec. En reste toutefois ce bel ouvrage de pierre avec ses rangées d’alvéoles. 

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