Pass Patrimoine 600 monuments 2022 page
28/01/2023
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La maison de Colette

Le saviez-vous ? La maison natale de l'écrivain Colette, à Saint-Sauveur-en-Puisaye, a retrouvé son visage du XIXe siècle, époque où elle y résidait avec sa famille.

Véritable livre ouvert, cette maison vous emmène au cœur de la vie de cette romancière qui a fait évoluer la langue française et qui a participé à l’émancipation de la femme.

 

Saint-Sauveur-en-Puisaye : une maison familiale

Colette, au premier plan, entourée par sa famille dans le jardin de sa maison natale

Sidonie-Gabrielle Colette a vu le jour, en 1873, dans cette demeure bourgeoise de Saint-Sauveur-en-Puisaye dans l’Yonne. Elle y passe les dix-huit premières années de sa vie, entourée de sa famille.

Sa mère, Sido, devenue veuve, s’est remariée en 1865, avec Jules Joseph Colette, ancien capitaine de zouaves, devenu percepteur à Saint-Sauveur.

De son premier mariage, Sido a eu deux enfants, Juliette et Achille. Colette grandit donc avec sa demi-sœur, son demi-frère ainsi que son frère Léopold, qu’elle évoque dans son œuvre, La Maison de Claudine (1922).

Colette grandit dans une atmosphère choyée par sa mère qui l’adore. Élève studieuse, on apprend dans Claudine à l’école (1900) qu'elle était heureuse à l'école laïque de Saint-Sauveur.

Mise à l’écart par le reste du bourg qui désapprouve leurs excentricités et leurs mœurs (la mère de Colette, Sido, est athée et féministe avant l’heure), la famille vit en vase clos dans la maison et ses jardins. C’est ici que sa mère lui enseigne à reconnaître les plantes et les animaux.

La fin d’une enfance

Chambre de Colette ©Clier

En 1891, le train de vie dispendieux des parents et le mariage de la fille aînée de Sido, Juliette, finissent de ruiner la famille. Ils sont contraints de déménager à Châtillon-Coligny dans le Loiret.

La rupture avec sa demi-sœur Juliette et le départ douloureux de sa maison d’enfance, sont pour Colette la fin d’une époque heureuse. Cet épisode vécu comme un drame va alimenter son inspiration dans ses romans, tout au long de sa vie.

Ainsi, dans plusieurs de ces œuvres, Gabrielle Colette décrit minutieusement son ancienne demeure, pour en faire même parfois un personnage central comme dans La maison de Claudine.


Chambre de Juliette, la demi-sœur de Colette ©Clier

Dans le Paris du XIXe siècle

Mariée en 1893 à un célèbre journaliste parisien, Henri Gauthier-Villars, dit Willy, Colette fréquente les salons littéraires et musicaux de la capitale.

Elle y croise le Tout Paris de la Belle Époque : Marcel Proust, Anatole France, Claude Debussy ou encore Maurice Ravel et se lie d’amitié avec Sacha Guitry.

Du théâtre et de l'écriture

Portrait de Colette

Lorsqu’elle commence à rédiger des critiques dans la presse, son mari est subjugué par son style d’écriture. Il lui demande de raconter ses souvenirs d’enfance dans un ouvrage qui est publié en 1900, sous le nom de Claudine à l’école.

Colette se met ensuite, à l’écriture de plusieurs romans. En 1908, paraît Les Vrilles de la vigne.

Devenue également une véritable actrice de théâtre, elle joue parfois des scènes qui choquent l’opinion publique.

Son divorce en 1910 ne l’empêche pas de poursuivre la danse, le théâtre et l’écriture. 

 

 

Colette, la célèbre romancière

Colette poursuit ses nombreux voyages à travers le monde et devient notamment reporter à New York. Colette continue de publier ses ouvrages : en 1922 sont publiés La Maison de Claudine et en 1930, Sido.

Un de ses admirateurs rachète la demeure de son enfance et lui offre en 1925. Lorsqu’elle arrive à Saint-Sauveur-en-Puisaye, Colette est émue en voyant la façade de sa maison natale où une plaque a été apposée avec son nom. Cet épisode montre l'attachement profond de la romancière pour son enfance et la Bourgogne.

Mais, l’hostilité des villageois l’empêche d’en prendre possession, elle en reste cependant propriétaire toute sa vie.

Colette entre à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Elle devient commandeur de la Légion d’honneur.

Immobilisée à cause de l’arthrite, Colette meurt à Paris en 1954. Son corps est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

Façade de la maison de Colette

La « maison-livre » de Saint-Sauveur-en-Puisaye

Détail du papier peint réalisé par l'Atelier d'Offard ©Christophe Lörsch

Les héritiers de la romancière vendent la maison à son locataire en 1950 et c’est à leurs descendants que l’Association La Maisons de Colette l’achète en 2011.

La maison natale de Colette est la trame de ses oeuvres. Ainsi, grâce aux multiples détails trouvés dans les écrits de la romancière, l’association entreprend de reconstituer le riche décor exact dans lequel elle a évolué pendant son enfance : des titres de livres conservés dans la bibliothèque de bureau de son père aux motifs des papiers peints en passant par la disposition des objets dans chaque pièce. 

De nombreux objets originaux ont été acquis quand d’autres comme les rideaux ont été refaits sur mesure. Les papiers peints ont été réalisés selon les techniques anciennes de l’époque par l’Atelier d’Offard, installé à Tours. Ces artisans perpétuent un savoir-faire unique en fabriquant des papiers peints à la planche, comme dans les grandes manufactures des XVIIIe et XIXe siècles.

Il en va de même pour le jardin dont les allées et les massifs ont été dessinés et plantés selon les écrits de Colette

Le salon de la maison de Colette ©Christophe Lörsch

Après plusieurs mois de travaux, la Maison de Colette, située au 10 rue Colette, a finalement ouvert ses portes au public en mai 2015.

Plongez au cœur de cette maison bourgeoise de la fin du XIXe siècle à travers de passionnantes visites guidées !

 

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