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22/12/2022
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Sur les traces de Louis Pasteur

Louis Pasteur est un des savants Français les plus connus de l’Histoire ! Tout le monde connaît le vaccin contre la rage, mais ce scientifique s’est aventuré dans bien d’autres domaines…

Fermentation, pasteurisation ou encore articles sur le choléra et la maladie dite du charbon, Louis Pasteur a contribué durant toute sa carrière au progrès scientifique.

Plongez avec nous dans la vie savante du fondateur de l'immunologie !

Louis Pasteur portrait adulte ©Paul Nadar

Louis Pasteur : un enfant du Jura

Maison de Louis Pasteur, Dole, Jura, Bourgogne Franche-Comté

C’est dans la petite ville de Dole, au cœur du Jura qu’est né Louis Pasteur, au matin du 27 décembre 1822. Il est le fils de Jean-Joseph Pasteur, sergent de l’armée napoléonienne puis tanneur et de Jeanne-Étiennette Roqui.

Cette maison est le point de départ d'une vie de chimiste et de découvertes ! Classé monument historique, elle est un lieu majeur de la construction de la renommée de Louis Pasteur.

Transformé aujourd'hui en musée, ce lieu permet aux visiteurs d'explorer l'œuvre scientifique de ce savant en revenant sur tous ses champs de connaissances, de la pasteurisation et son origine au vaccin contre la rage, en passant par sa théorie des germes et l'étude des micro-organismes.

Suite au déménagement familial en 1830, c’est à Arbois, que le jeune Pasteur débute sa formation. Suivant, d’abord, les cours d’enseignement mutuel, il entre, ensuite, au collège où il se fait connaître pour ses talents de peintre.

Après un bref passage à l’Institution Barbet, à Paris, Louis Pasteur revient dans sa région natale, déprimé par la vie parisienne. C’est au collège royal de Franche-Comté de Besançon qu’il obtient, en 1840, un baccalauréat en lettres, suivi, en 1842, d'un baccalauréat en sciences mathématiques. Fort de ses deux diplômes, Pasteur repart à la conquête de la capitale.

À l’assaut de Paris, la vie d’un étudiant ambitieux

Portrait de Louis Pasteur ©Charles Lebayle

C’est au lycée Saint-Louis et à la Sorbonne que Louis Pasteur assiste, avec enthousiasme, aux cours de chimie de Jean-Baptiste Dumas. C’est sur ces bancs qu’il développe un attrait particulier pour cette discipline.

Véritable prodige des sciences, il arrive quatrième aux admissions de l’École normale (aujourd’hui l’École normale supérieure) en 1843. Cette prestigieuse école lui ouvre les portes du Conservatoire national des arts et métiers au sein duquel il devient l’élève de Jean-Baptiste Boussingault, le chimiste inventeur de l’acier au chrome.

Le début de sa carrière à l’université et à l’École normale

Ses brillantes études lui permettent d’intégrer le laboratoire du chimiste Antoine-Jérôme Balard en tant qu’agrégé-préparateur de chimie. Il obtient, en 1856, la médaille Rumford pour ses travaux sur la chiralité moléculaire.

Dès lors, sa carrière universitaire prend son envol : le 19 janvier 1849, Louis Pasteur est nommé professeur suppléant à la faculté des sciences de Strasbourg. Dans un même temps, il est nommé à la suppléance de la chaire de chimie à l’école de pharmacie de cette même ville, de juin 1849 à janvier 1851.

En 1853, la Nation reconnaît l’éminence de ses travaux. En effet, c’est à cette date que Louis Pasteur se voit honoré de la Légion d’honneur.

Mais son goût pour la recherche et la science va plus loin que l’attrait des récompenses. C’est pourquoi Louis Pasteur poursuit ses travaux jusqu’à devenir, l’année suivante, professeur de chimie et doyen de la nouvelle faculté des sciences de Lille. C’est dans cette ville qu’il développe un véritable intérêt pour le processus chimique de la fermentation. 

Portrait de Louis Pasteur de Albert Edelfelt, Huile sur toile, Albert Edelfelt, 1885, Musée d’Orsay ©Albert Edelfelt

Ses travaux et découvertes sur la fermentation

Ce sont les demandent des brasseurs lillois, soucieux de la bonne conservation de la bière, qui poussent Louis Pasteur à se pencher plus avant sur la question de la fermentation. C’est grâce à une commande de l’industriel Louis Bigo, propriétaire d’une distillerie de betteraves à sucre d’Esquermes, que le savant présente, le 8 août 1857, son Mémoire sur la fermentation appelée lactique. Cet ouvrage lui vaudra les louanges de la Société des sciences, de l’agriculture et des arts de Lille.

Devenu administrateur chargé de la direction des études à l’École normale supérieure en 1857, Louis Pasteur poursuit son étude de la fermentation en étudiant, notamment, l’altération du vin et le processus de formation du vinaigre.

C'est dans sa maison d'enfance à Arbois qu'il mène l'essentiel de ses expériences. Il appréciait fortement l'atmosphère intimiste qui se dégageait de ses murs. C'est pourquoi, bien que souvent à Paris et à Lille, Louis Pasteur revenait chaque année à Arbois.

Maison de Pasteur, Arbois, Jura, France ©Alain Doire / BFC Tourisme

 

Ce lieu, aujourd'hui devenu un musée, lui servait de laboratoire. Les portes de cet établissement rouvrent en avril 2023, l’occasion rêvée de revenir aux origines de la fermentation du vin dans la demeure-même du fondateur de l’œnologie ! En effet, afin de comprendre le processus de vinification, Louis Pasteur avait posé les bases de l’étude des vins en procédant à des expériences sur sa propre vigne. Dans la cave de la maison sont encore entreposés les rares flacons de sa vigne historique, le Clos de Rosières.

Ainsi, c’est à lui que nous devons la découverte de la capacité de certains organismes à vivre en l’absence d’air. Il démontre, en outre, que la formation de l’alcool est due à l’action d’êtres vivants. À l’inverse, lorsque de l’air est présent dans une préparation, la fermentation reste faible ; ce processus est appelé « l’effet Pasteur », ce qui donnera, plus tard, la pasteurisation.

Ses premiers pas dans la théorie microbienne

En parallèle de ses recherches sur la fermentation et la pasteurisation, Louis Pasteur est chargé, par le baron Haussmann, d'étudier l'étiologie du choléra et les moyens d'y remédier.

Le savant se penche donc, dès octobre 1865, sur l’étude des causes et des facteurs de cette maladie aux côtés du pharmacien et homme politique Jean-Baptiste André Dumas, du médecin Claude Bernard, du chimiste Henri-Étienne Sainte-Claire Deville et du savant Théophile-Jules Pelouzes. Bien que leurs efforts soient communément tournés vers la quête du principe de contagion dans l’air des maladies infectieuses, les scientifiques échouent à leur tâche.

Mais Pasteur ne s’emploie pas qu’à mettre en lumière la contagion du choléra, non ; de 1865 à 1889, il réalise des travaux sur les maladies des vers à soie. Cette recherche, exigée par Napoléon III, permet de révéler les principes de fonctionnement de la pébrine, une maladie causée par un champignon appelé microsporidie.

Cette découverte n’a pas permis d’endiguer le déclin de la sériciculture comme le souhaitait l’empereur, mais elle reste une grande avancée dans la compréhension des maladies contagieuses et dans la microbiologie.

Maladie et IIIe République : un tournant pour ce fidèle de Napoléon III

À la fin des années 1860’, un vent républicain souffle dans certains esprits des hautes sphères parisiennes. L’École normale supérieure n’échappe pas à cette envie de renouveau. Louis Pasteur, en tant que proche de Napoléon III, se voit contesté par ses collègues et élèves. Il démissionne de ses fonctions d’administrateur de l'École normale supérieure en 1867.

La défaite militaire puis la chute de Napoléon III en 1870 sont un revers terrible pour Louis Pasteur qui reste très proche de la famille impériale. Au lendemain de la proclamation de la IIIe République, le 4 septembre 1870, il déclare ainsi que « l'Empereur peut attendre avec confiance le jugement de la postérité. »

Rencontre dans le village de Donchéry de Bismarck et de Napoléon III, après la Bataille de Sedan, 1878

 

Ce bouleversement politique déstabilise fortement le savant dont la santé se fragilise peu à peu. En effet, il est victime d’une attaque cérébrale qui le rend hémiplégique. Mais sa notoriété reste intacte : le 25 mars 1873, il est élu « membre associé libre » de l’Académie de médecine et lui est décernée, en 1874, la médaille Copley pour ses recherches sur la fermentation.

 

La vaccination : du charbon des moutons au vaccin contre la rage

Devenu grand-officier de la Légion d’honneur en 1878 et membre élu de l’Académie vétérinaire de France en 1879, Louis Pasteur s’emploie, désormais, à étudier la maladie dite du charbon des moutons. En 1881, il met au point, avant le vaccin contre la rage, un vaccin contre cette maladie infectieuse.

Louis Pasteur vaccinant des moutons ©Auguste André Lançon

 

Cette découverte est une avancée prodigieuse pour la médecine et la microbiologie. En effet, le charbon du mouton est une maladie zoonose, c’est-à-dire, une maladie pouvant être transmise aux humains par les animaux.

D’autre part, grâce à ce vaccin, Pasteur met au point une nouvelle forme de traitement contre les maladies infectieuses : l’immunologie. Cette thérapie a pour principe de soumettre le corps à une faible dose d’agents microbiens afin de l’obliger à créer des anticorps efficaces contre les micro-organismes de cette maladie.

Désormais en pleine possession de sa méthode de vaccination, Louis Pasteur décide, en 1880, d’appliquer l’immunologie à l’homme. La rage est une maladie toute trouvée pour son expérimentation, touchant à la fois les animaux et les êtres humains. Le 25 février 1884, après de multiples expériences, il présente, avec Charles Chamberland et Émile Roux, un protocole de lutte contre la rage devant l’Académie des sciences. Cette dernière approuve l’efficacité de sa découverte.

Il faut attendre le 6 juillet 1885 pour que le vaccin contre la rage soit testé sur l’homme. Joseph Meister, jeune garçon mordu 14 fois par un chien enragé, devient le premier homme à être vacciné contre la rage. N'étant ni chirurgien, ni médecin, Pasteur confie au Dr Grancher le soin d’inoculer à l’enfant le traitement. Cette expérience s’étant déroulée secrètement, ce n’est qu’à la seconde injection du vaccin, en septembre 1885, que Louis Pasteur fait connaître le succès de la vaccination au monde entier.

Joseph Meister

De la consécration de l’Institut Pasteur à la postérité

L'engouement pour son vaccin dépasse rapidement les frontières. L’afflux de patients dans son laboratoire rue d’Ulm, pousse Louis Pasteur à créer un centre dédié à la vaccination contre la rage. Il souhaite que ce lieu soit également un centre de recherche et d’enseignement. C’est ainsi que trois ans plus tard, en 1888, naît l’Institut Pasteur.

Institut Pasteur Paris, île-de-France ©Guilhem Vellut

 

Le triomphe de Louis Pasteur est désormais total : en 1892, à l’occasion de son 70e anniversaire, la Troisième République organise un jubilé national pour ce savant admiré à travers le monde !

Louis Pasteur décède le 28 septembre 1895, à Villeneuve-l’Étang. Des obsèques nationales lui sont rendues le 5 octobre. Avant de reposer dans une crypte du musée Pasteur sur demande de sa famille, son corps est déposé dans un caveau de Notre-Dame de Paris.

Aujourd’hui, la mémoire de Louis Pasteur est passée à la postérité avec, notamment, le développement international de son institut qui poursuit aujourd’hui ses travaux sur les maladies infectieuses.

 

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