Histoire épique de Madame de Staël
Germaine Necker, plus connue sous son nom d’épouse, Madame de Staël est une personnalité littéraire de la fin du XVIIIe et début du XIXe siècle.
Germaine de Staël fille de Necker et figure des Salons
Fille de Jacques Necker, banquier genevois puis ministre des finances de Louis XVI, elle naît à Paris, en 1766, à l’Hôtel d’Hallwyll, rue Michel-le-Comte, dans le Marais.
Elle reçoit une éducation encyclopédique et fréquente, dans le Salon de sa mère, dès son plus jeune âge, des intellectuels dont le comte de Buffon, Jean-François Marmontel ou encore le baron de Grimm par exemple.
Courtisée par de nombreux partis, dont le comte de Fersen, proche de la reine Marie-Antoinette, elle épouse finalement, à l’âge de 20 ans, le baron de Staël-Holstein, ambassadeur de Suède, dont elle a 4 enfants.
Elle crée son propre salon littéraire à l’Hôtel de Suède, rue du Bac à Paris, où elle reçoit, entre autres, le marquis de La Fayette, le marquis de Condorcet ou encore Talleyrand. Ces assemblées bouillonnantes professent des idées nouvelles, suite notamment à la guerre d’indépendance américaine.
Madame de Staël dans la Révolution
Alors que la Révolution éclate, elle soutient le parti d’une monarchie constitutionnelle et œuvre autant que possible à sauver ses amis. Elle doit finalement s’exiler elle-même en 1792, en Suisse, sur les bords du lac Léman, puis à Coppet et en Angleterre.
Elle publie plusieurs ouvrages politiques pour essayer d’influencer les événements, sans y parvenir : Réflexions sur la paix adressées à M. Pitt et aux Français et Réflexions sur le procès de la Reine. C’est au cours de ce premier exil qu’elle rencontre l’homme le plus important de sa vie : Benjamin Constant.
Château de Coppet en Suisse
Madame de Staël et Benjamin Constant
De retour en France, elle et Benjamin Constant tentent d’influer sur la vie parisienne et politique. Elle rencontre à plusieurs reprise Napoléon Bonaparte qu’elle soutient d’abord comme porteur des véritables idéaux de la Révolution.
Mais les relations entre ces deux figures se tendent rapidement. Dès le coup d’état du 18 Brumaire, le Salon de Germaine de Staël rassemble tous les opposants au Consul.
Germaine de Staël : une opposante à Napoléon Ier
Dès 1803, il lui est fait interdiction de s’approcher à moins de 40 lieues de Paris. Débute alors une vie de voyages et d’exils à travers la France et l’Europe. Si sa demeure de Coppet est son centre principal de vie, elle séjourne également dans toutes les cours européennes opposées à Napoléon, en Italie, en Prusse, en Russie, en Suède, ou en Angleterre.
En France, elle trouve également refuge chez des amis, notamment chez le Marquis de Castellane qui possède le château d’Acosta à Aubergenville, dans les Yvelines. C’est là qu’au cours de l’hiver 1806-1807, elle achève la rédaction de son roman le plus célèbre : Corinne ou l’Italie.
Retour en France à la Restauration
Alliée des Bourbon, elle rentre en France sous la Restauration mais fait tout de même prévenir Napoléon d’un projet d’assassinat ourdi contre lui. Elle décède, en 1817, d’un accident vasculaire cérébral.
Au cours de sa vie, elle a écrit une trentaine d’ouvrages, littéraire, philosophiques ou politique, dans lesquels revient souvent la dénonciation de la condition des femmes à son époque. Si elle ne peut être qualifiée de féministe elle a tout de même œuvré en leur faveur.
Elle est aujourd’hui une des rares femmes éditées dans la collection de la Pléiade.