Les 300 ans de la franc-maçonnerie
Vaisselle à décor maçonnique conservé au musée de la franc-maçonnerie
En 2017, les Francs-Maçons fêtent leurs 300 ans d’existence ! En effet, le 24 juin 1717 est la date traditionnellement conservée en mémoire pour cette naissance avec la création de la Première Grande Loge à Londres constituée de 4 loges fédérées.
Depuis la fin du XVIe siècle, en Grande-Bretagne, les corporations de métiers, notamment liées à l’architecture et la construction, invitent dans leurs réunions des personnages de la cité qu’ils veulent honorer.
Au cours de ces rencontres, des sujets liés à la construction de la société sont souvent débattus. Au XVIIe siècle, dans certaines corporations, le nombre de ces personnes acceptées dépasse celui des compagnons de métier. C’est ainsi que naissent les premières loges.
Un des temples du Grand Orient de France
En France, c’est sous la Régence, que s’implantent les premières loges avec l’arrivée à la cour de Britanniques exilés, entraînant une mode anglophile chez les aristocrates.
La maçonnerie s’étend rapidement dans la bourgeoisie, en utilisant les formes de sociabilités locales plus anciennes, comme les confréries de pénitents ou les confréries d‘archers…
Sous le règne de Louis XV, les loges de France ont un « Grand Maître des Loges du Royaume ». Se succèdent à ce titre, le duc d’Antin, puis Louis de Bourbon-Condé (petit-fils légitimé de Louis XIV) et enfin Louis Philippe d’Orléans, duc de Chartres, futur Philippe-Égalité. Mais cette Première Grande Loge de France ne parvient pas à imposer son autorité sur les loges des provinces.
C’est en 1773 que se réunissent pour la première fois les représentants de toutes les loges de France pour créer le Grand Orient de France. Le Grand Maître reste le duc de Chartres tandis que l’Administrateur Général est Charles de Montmorency-Luxembourg.
Lorsque les États Généraux sont convoqués en 1789, 20% des députés sont membres de la Franc-Maçonnerie. Ils sont largement représentés sur la célèbre œuvre de Jacques-Louis David (lui-même Frère) : le Serment du Jeu de Paume.
En 1792, le Grand Orient de France approuve la Révolution en cours mais certaines loges sont divisées et l’institution est mise en sommeil après l’exécution de son Grand Maître en 1793.
Sous le Consulat puis l’Empire, la Franc-Maçonnerie retrouve son importance dans les plus hautes sphères du pouvoir.
La plupart des généraux et dignitaires sont initiés et le Grand Orient de France est dirigé par Joseph Bonaparte, entouré de Cambacérès et du prince Murat. Entre 1804 et 1814, le nombre de loges en France explose, passant de 300 à 1200.
À nouveau éclipsée sous la Restauration, elle est ensuite placée sous le pouvoir de Napoléon III qui impose le prince de Murat à la tête du Grand Orient de France.
Ce dernier fait de son hôtel particulier le siège de cette institution maçonnique en 1853.
Elle y est encore installée aujourd’hui. Situé rue Cadet dans le IXe arrondissement de Paris, le siège du Grand Orient de France accueille désormais 21 temples où se réunissent 250 loges.
Au cœur des 11 000 m² de l’hôtel se trouve également le Musée de la Franc-Maçonnerie. Fondé en 1889, il est intégralement réaménagé au début des années 2000 et obtient le label Musée de France en 2003.
Des objets historiques phares y sont exposés comme le tablier de Voltaire ou l’épée de Lafayette.
Une exposition célébrant le tricentenaire de la franc-maçonnerie y est organisée jusqu’au 16 décembre 2017.
Le musée de la franc-maçonnerie