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02/03/2016
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Le Palais du Roure, haut lieu de la culture provençale

En Avignon, le regard hésite à se poser tant de somptueux édifices jalonnent les rues de la Cité des Papes. Cent trente hôtels particuliers sont enserrés dans les hautes murailles de cette ville enchantée.

Avignon, Rocher des Doms et Palais des Papes © Jean-Marc Rosier from http://www.rosier.pro, CC BY-SA 3.0

Sous le charme de ces demeures au passé glorieux, le flâneur peut découvrir au détour d’une venelle, le Palais du Roure.
Cette imposante bâtisse fut construite à la fin du XVème siècle sur les fondations d’une petite échoppe, la « Taverne des Mûriers ». Les branches qui s’entrelacent sur le fronton du porche témoignent élégamment de cette modeste origine.

Porte du Palais du Roure
Fronton du porche d'entrée

Pierre Baroncelli, patricien florentin fut le premier propriétaire de ce site prestigieux.
Pendant quatre siècles ses descendants conserveront l’hôtel de Baroncelli-Javon rebaptisé par Frédéric Mistral, Palais du Roure, qui en langue ptovençale signifie Palais du Chêne. 

Plaque du Palais du Roure

Haut lieu du Félibrige, ses hôtes entretiendront au fil des décennies, la flamme de la culture provençale. En 1908 l’hôtel sera vendu par la famille Baroncelli et, en partie, vandalisé par des marchands peu scrupuleux.

Il faudra attendre dix ans pour qu’une fée du nom de Jeanne de Flandreysy, passionnée de traditions méditerranéennes, en fasse sa résidence et lui redonne son lustre d’antan. Trente ans de travaux seront nécessaires à cette transformation.

Jeanne de Flandreysy © Ferraighnes —Domaine public
Jeanne de Flandreysy

Journaliste, écrivain, proche des félibres, Jeanne maintiendra l’esprit littéraire et artistique de ce palais. Avec son mari, Emile Espérandieu, archéologue renommé et membre de l’Institut, elle créera aux prémices des années 40, une fondation dotée d’archives de grande valeur que le couple léguera à la ville d’Avignon.

emile_esperandieu_par_henry_de_groux (c) fabrice_lepeltier
Portrait d'Emile Espérandieux par Henry de Groux

Aujourd’hui le lieu  se visite et conserve de beaux éléments architecturaux. Outre les archives, on peut admirer des chefs d’œuvre de peintres régionaux ainsi qu’une collection de cloches surprenante dont certaines ornent la cour d’honneur.

Ici repose également le cœur de Folco de Baroncelli , poète, manadier, et père de la « Nation Camarguaise ».

Folco de Baroncelli par Philippe Marmand
Folco de Baroncelli

Si vous allez en Avignon surtout n’hésitez pas à franchir le seuil de cet illustre Palais profondément imprégné de l’âme provençale.

 

Patrick de Carolis

Pour en savoir plus sur le Palais du Roure.