Festivals d’été : une passion française
Pour avoir, pendant dix ans, dirigé un festival à Rocamadour, je sais combien les deux mois qui arrivent sont attendus par nos concitoyens. Ces évènements artistiques qui nous enchantent l’espace d’une soirée, peuplent nos étés pour le bonheur du plus grand nombre.
La France est le pays des festivals. Il y a les incontournables, ceux qui depuis des décennies attirent public et médias : Avignon, Arles, Aix, Orange, Marciac, Evian, La Chaise-Dieu, Saint-Nazaire et autres lieux cultes. Mais il y a aussi tous ceux qui font vivre la culture dans les endroits les plus reculés. Un château, une église, une grange, une halle, tous ces lieux désertés une grande partie de l’année, s’illuminent soudain par la grâce d’un concert, d’une œuvre théâtrale, voire d’une simple lecture…
A Serre, charmant bourg situé au cœur du pays Cathare, Michèle Deschamps a mis son théâtre de verdure « petit Epidaure remarquable par sa pureté gréco-romaine » au service des Arts et des Lettres : lectures, conférences et rencontres s’y succèdent une semaine par an.
De même à Saint-Rémy-de-Provence, un autre passionné, Dominique Oger, s’est engagé dans la création d’un festival aux cotés de l’association Musicades et Olivades. « Les Antiques de Glanum » dont la soirée inaugurale aura lieu le 19 Juillet prochain, porte le nom du site archéologique ancré au pied des Alpilles. Les vestiges gréco-romains récemment mis en valeur, témoignent du patrimoine antique exceptionnel de la région. Trois soirées durant, musique instrumentale, théâtre et art lyrique ranimeront cet héritage du passé.
Tous ces spectacles, où public et artistes se rencontrent, demandent beaucoup d’investissement personnel et une énergie considérable de la part de passionnés, bénévoles pour la plupart. C’est à eux que je pense en ce début de saison estivale et à tous ces artistes qui n’hésitent pas à prendre des chemins de traverse pour offrir de beaux moments d’émotion aux festivaliers de tous horizons.
Patrick de Carolis