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Les trésors du patrimoine mondial à visiter en Bourgogne-Franche-Comté

Le saviez-vous ? La région Bourgogne-Franche-Comté possède 9 biens inscrits au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Des montagnes du Jura aux Vosges du Sud, en passant par la Bourgogne, partez à la découverte de ces patrimoines d’exception, savoir-faire, bâtis, datant de plusieurs millénaires ou de quelques dizaines d’années !

Le patrimoine préhistorique : les sites palafittiques des Montagnes du Jura 

Il y a plus de 7 000 ans, les hommes du Néolithique puis de l’Âge de Bronze, se sont installés sur les bords de lacs, rivières, marais, tout autour de l’arc alpin. Ils bâtissent alors des maisons sur pilotis appelés habitats palafittiques. Conservés par les eaux, ils ont été découverts dans un étonnant état de conservation, permettant aux archéologues d’en savoir plus sur la vie de ces premiers agriculteurs.

Les Montagnes du Jura comptent plus de quarante de ces sites palafittiques, répartis sur les bords des lacs de Chalain et de Clairvaux !
Le rivage nord du Grand Lac de Clairvaux conserve les vestiges de 11 villages lacustres. Certains d’entre eux sont les plus anciens de la région, remontant à plus de 4000 ans avant notre ère.
À une vingtaine de kilomètres plus au nord, la rive ouest du lac de Chalain, compte 32 villages palafittiques dont certains ont conservé de nombreux éléments architecturaux, mais également objets et tissus.

L’ensemble de ces vestiges, conservés sous les eaux des lacs, ne sont accessibles qu’aux scientifiques et archéologues. Ils constituent un témoignage passionnant sur le mode de vie de leurs habitants.

Pour en savoir plus sur les sites palafittiques des Montagnes du Jura.

Lac de Chalain depuis le belvédère de Fontenu © Michel JOLY / BFC Tourisme

Le patrimoine religieux : de l’art roman à Le Corbusier

La Bourgogne a vu naître, au Moyen Âge, deux ordres monastiques majeurs, clunisiens et cisterciens qui, dans leur opposition théologique, influencent la vie religieuse de la période.

L’abbaye de Fontenay, en Côte-d’Or, est l’un des exemples les plus beaux et les mieux conservés de l’architecture cistercienne en France. Fondée en 1118, au fond d’un val isolé, elle incarne la doctrine de saint Bernard de Clairvaux, par son dépouillement et la grande sérénité qui en émane. Son cloître, aux chapiteaux ornés de végétaux, est un joyau de l’art roman.

Pendant six siècles, les moines occupent l’abbaye, cultivent ses terres et développent une activité autour du fer. Ils exploitent la mine de métal dans le vallon et en fabriquent des outils. Après la Révolution, l’abbaye est transformée en papeterie. Acquis par la famille Aynard au début du XXe siècle, l’ensemble est restauré.
Entretenue avec passion, l’abbaye est finalement ouverte au public depuis 2006. L’occasion d’explorer cette pépite nichée au cœur d’un parc de 2 hectares, classé « Jardin remarquable » depuis 2004.

Plus d'informations sur l'abbaye de Fontenay.

Abbaye de Fontenay © Pierre HOLLEY / Abbaye de Fontenay


À quelques dizaines de kilomètres, dans le département de l’Yonne, se trouve un autre haut lieu de la chrétienté au Moyen Âge : la colline de Vézelay. Visible à des kilomètres à la ronde, la basilique Sainte-Marie-Madeleine domine le village et le paysage depuis le milieu du XIIe siècle.
Elle est, jusqu’au XIIIe siècle, le plus grand centre de pèlerinage magdalénien d’Europe de l’Ouest et demeure le point de départ de la via Lemovicensis, chemin vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Son architecture romane est un chef d’œuvre du genre, avec l’emblématique Christ en gloire, sculpté sur son tympan.

Vézelay, surnommée la colline éternelle, est choisie, en 1217, par François d’Assise pour fonder le premier établissement franciscain en sol français. Aujourd’hui, le village et ses ruelles, cheminant vers la basilique, comptent parmi Les Plus Beaux Villages de France.

Découvrez Vézelay et sa basilique.

Colline de Vézelay © AdobeStock

L’église prieurale de La Charité-sur-Loire, dans la Nièvre, constitue une étape importante sur le chemin vers Saint-Jacques-de-Compostelle. C’est à ce titre qu’elle est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Ce prieuré bénédictin « fille aînée de Cluny », doit démontrer, par sa beauté, le rayonnement de l’ordre clunisien.
Construite aux XIe et XIIe siècles, son église prieurale, la plus grande de France après Cluny III, est un fleuron de l'art roman. Particulièrement connue pour son chevet, scandé de chapelles rayonnantes, et ses deux tympans occidentaux, elle peut recevoir jusqu’à 5 000 pèlerins. Le prieuré doit son nom à la charité quémandée, par les pauvres et les pèlerins, aux moines. Ils sont jusqu’à 200 à vivre en communauté à l’apogée du site.

Pour en savoir plus sur la Charité-sur-Loire, cité monastique.

Prieuré Notre-Dame de La Charité-sur-Loire © Alain DOIRE / BFC Tourisme 

Une autre colline, au cœur des Vosges du Sud, abrite le quatrième monument religieux de la région, inscrit au patrimoine mondial par l’UNESCO. Il s’agit de la chapelle Notre-Dame du Haut, bâtie par Le Corbusier au sommet de la colline de Ronchamp. Ce lieu de culte millénaire a vu renaître, au XXe siècle, un pèlerinage annuel lors de l’Assomption.
La chapelle historique, détruite par des bombardements au cours de la Seconde Guerre mondiale, est remplacée, dans les années 1950, par un édifice commandé au chantre du mouvement moderne : Le Corbusier.

Plus d'informations sur la colline Notre-Dame du Haut

 

Le patrimoine vinicole : les climats du vignoble de Bourgogne

Ces climats, ou parcelles de vignes, bien spécifiques sont le résultat de plusieurs milliers d’années d’évolution du territoire. Ils sont le fruit du travail des moines, clunisiens et cisterciens principalement, qui ont défini ces parcelles selon leur exposition, leur pente et la composition de leur sous-sol. En effet, l’étroite langue de terre, composant la Côte de Nuit et la Côte de Beaune, est un chaos géologique, dû à un effondrement survenu il y a 30 millions d’années.

Ce travail de délimitation est conjugué à un travail de vinification, sans cesse amélioré, qui accroit la renommée des vins de Bourgogne. Cette célébrité est encore accentuée par le faste de la cour des ducs de Bourgogne, aux XIVe et XVe siècles. En fins politiques, ils promeuvent ainsi les crus de leur région et facilitent leur exportation dans toute l’Europe.

Ce savoir-faire unique de vinification se transmet de génération en génération dans les familles de vignerons et chez les marchands qui font vieillir les crus bourguignons dans leurs caves voûtées séculaires.

Pour tout savoir sur les Climats du vignoble de Bourgogne.

Climats de Bourgogne - Vignoble Vougeot © Alain DOIRE / BFC Tourisme

Le patrimoine du sel : de la grande Saline de Salins-les-Bains à la Saline Royale d’Arc-et-Senans

Si une partie des richesses de la Bourgogne provient de son vignoble, celles des Montagnes du Jura sont largement puisées dans ses sous-sols riches en eaux salées.

La ville de Salins-les-Bains, dans le Jura, est célèbre depuis l’Antiquité pour ses sources d’eau salée. Pendant 1 200 ans, l’« or blanc », est extrait des galeries souterraines creusées patiemment au cours des siècles. Au XVe siècle, la moitié des recettes du comté de Bourgogne vient de cette production !
La grande Saline de Salins-les-Bains constitue ainsi l’une des plus anciennes usines de France. Elle fait figure de modèle social, avec un système de protection des ouvriers qui remonte au XVe siècle. Elle est également un modèle architectural, grâce à sa grande galerie dont les voûtes remontent au XIIe siècle, lui donnant un air de cathédrale souterraine.

Découvrez la grande Saline de Salins-les-Bains

La Grande Saline de Salins-les-Bains © Alain DOIRE / BFC Tourisme
 

Quelques kilomètres plus au nord, la saline royale d’Arc-et-Senans est un autre témoignage spectaculaire de cette exploitation du sel. Elle est édifiée au XVIIIe siècle, alors que le roi Louis XV décide d’industrialiser cette production. Il confie à l’architecte Claude-Nicolas Ledoux la construction de cet édifice royal.
L’architecte du roi, bercé par les idées des Lumières, voit dans ce chantier, l’occasion d'appliquer cette pensée. Il construit, avec l’assentiment royal, une cité industrielle idéale. L'harmonie architecturale des bâtiments, est supposée favoriser une élévation de l'âme et ainsi créer un climat propice au travail et au bonheur collectif. La Révolution française met un terme à cette utopie, qui n’est jamais achevée malgré l’exploitation de la saline qui dure jusqu’en 1895.
En 2022, une partie du rêve de l’architecte a été réalisée : des aménagements paysagers viennent fermer le demi-cercle dans lequel s’inscrivent les bâtiments de la saline. C’est la naissance du Cercle immense, îlot de biodiversité et laboratoire des métiers du paysage.

Pour en savoir plus sur la saline royale d'Arc-et-Senans.

Saline royale d'Arc-et-Senans © Mizenboite Production / BFC Tourisme

Le patrimoine militaire : les fortifications Vauban de la citadelle de Besançon

Nichée au creux d’une boucle du Doubs, la ville historique de Besançon est dominée par sa Citadelle Vauban, à 100 mètres en surplombs.

Alors que la Franche-Comté est définitivement rattachée au royaume de France, sous son règne, Louis XIV décide de faire de Besançon sa place forte maîtresse, pour protéger sa nouvelle frontière. Il confie à son célèbre maréchal la construction de cette enceinte défensive magistrale. Achevées en 9 ans, les fortifications, étalées sur 12 hectares et étagées en fonction du relief, offrent une vision à 360° sur la ville et les sept collines alentours.

Successivement lieu de casernement, de formation des cadets et prison, la Citadelle de Besançon est finalement rachetée par la ville en 1959. Désormais, son enceinte abrite 3 musées : le Musée comtois, le Muséum et ses espaces animaliers variés et le Musée de la Résistance et de la Déportation.

Plus d'informations sur la Citadelle Vauban de Besançon.

Citadelle de Besançon : vue d'ensemble du Front Royal © Louis GIANNOTTA / BFC Tourisme

Article réalisé en partenariat avec Bourgogne-Franche-Comté Tourisme

 

Testez vos connaissances sur les personnages historiques de Bourgogne-Franche-Comté

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