Pass Patrimoine 600 monuments 2022 page
31/08/2015
5804

Entretien Patrimoine-Environnement

Alain de La Bretesche, président de la Fédération Patrimoine Environnement, répond à nos questions sur cette association, acteur incontournable de la sauvegarde du patrimoine français.

Qu’est-ce que Patrimoine-Environnement ?

Patrimoine-Environnement est une fédération nationale reconnue d’utilité publique. Toutefois, pour bien comprendre sa raison d’être, il faut d’abord parler de son histoire.

Patrimoine-Environnement est issue de la fusion de deux associations (2013). La première est la Ligue Urbaine et Rurale (LUR), fondée par Jean Giraudoux juste après la guerre. Le premier président en fut Paul Claudel. Leur idée était de défendre la ruralité et plus généralement une continuité patrimoniale entre l’ancien et le nouveau.

L’autre association est la Fédération Nationale des Associations de Sauvegarde des Ensembles Monumentaux (FNASSEM). Créée par Henry de Ségogne, conseiller d’état et auteur de la loi sur les secteurs sauvegardés urbains, la FNASSEM fédère entre 300 et 400 associations locales avec chacune des rôles très différents selon les régions. Cela peut aller des canaux bretons à la défense des abbayes cisterciennes en passant par la sauvegarde du patrimoine urbain ou rural.

Aujourd’hui, Patrimoine-Environnement poursuit ce long travail. En France, beaucoup de personnes ou d’associations sont spécialisées dans la défense du patrimoine parce qu’elles sont propriétaires de monuments ou parce qu’elles se concentrent sur une action ou un thème particulier (comme l’association Rempart ou les Maisons Paysannes de France).

Nous, nous touchons à tout. Nous pouvons être définis comme une association généraliste du patrimoine et des paysages. Nous mettons en avant la nécessité de fédérer tout ce qui peut exister dans le secteur du patrimoine et des paysages afin d’avoir un impact durable.

Comment est organisée la fédération ?

Patrimoine-Environnement s’articule autour d’une équipe nationale et d’un conseil d’administration ainsi que de délégations régionales (que nous restructurons actuellement pour en avoir 13 suite à la réforme territoriale).

Ces délégations sont au contact des DRACs, des préfets de régions et des municipalités pour mettre en place nos actions.

Quelles sont ses actions ?

Notre premier rôle est de faire des recommandations sur les grandes questions patrimoniales. C’est ce que j’appelle : les actions « pour ».

Par exemple, à travers le G8 Patrimoine (qui réunit une fois par mois les présidents des associations reconnues d’utilité publique), nous rencontrons régulièrement les instances du ministère de la Culture en charge du patrimoine et du ministère de l’Écologie. Nous faisons des propositions comme celle de créer un livre blanc, véritable outil de réflexion à 15 ans, qui analyse les problèmes du patrimoine et s’interroge sur son rôle économique, sa gouvernance et ses instances européennes.

Nous avons aussi un certain nombre d’actions transversales.

Depuis 17 ans, au mois de juin, nous organisons les Journées du Patrimoine de Pays et des Moulins qui réunissent jusqu’à 1 500 manifestations sur l’ensemble du territoire.

En octobre, nous organisons les Journées Juridiques du Patrimoine, un colloque annuel. Nous fêterons le 18e anniversaire cette année. C’est une rencontre entre des fonctionnaires, des juristes et des étudiants qui réfléchissent ensemble à l’actualité juridique du patrimoine et qui mettent en avant de nouvelles idées.

Nous organisons également le concours du Meilleur Petit Journal du Patrimoine. Il est destiné aux classes de CM1, CM2, 6e et 5e. Il rencontre un grand succès car les enfants se passionnent vraiment pour les histoires de leur patrimoine.

Il y a aussi des actions « contre ».

En effet, les personnes adhèrent souvent à une association patrimoniale car elles sont contre quelque chose : contre une démolition, contre le sort que l’on réserve à « un chef-d'œuvre en péril » comme disait Pierre de Lagarde ou contre un plan d’occupation des sols…Patrimoine-Environnement accompagne toutes ces démarches dans le but de créer des ponts entre les élus et la société civile, entre les associations et les administrations, entre les différentes catégories de population.

Pouvez-vous nous en dire plus sur les Journées du Patrimoines de Pays et des Moulins (JPPM) ?

Cet événement aura lieu les 18 et 19 juin prochains. L’objectif premier de ces Journées est de valoriser le patrimoine ordinaire de proximité mais aussi de médiatiser tout le travail des associations locales.

Avec d’autres associations partenaires, nous fédérons sur un weekend des artisans, des architectes libéraux, des associations locales et des municipalités qui organisent différentes actions pour attirer le public et les intéresser à des questions de patrimoine.

Chaque année, nous définissons un thème commun : le patrimoine en hauteur, le patrimoine rond, le patrimoine du Moyen-âge... Cette année, nous avons choisi : Métiers et savoir-faire. Nous avons constaté que souvent le ministère de la Culture reprenait ce thème pour les Journées Européennes du Patrimoine deux ou trois ans après.

Lire la suite de l'entretien.

Page 1  Page 2  Page 3