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27/09/2022
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Champollion et le secret des hiéroglyphes

C’est en septembre 1822, il y a 200 ans, que Jean-François Champollion, âgé de 32 ans, prononce cette célèbre phrase : « Je tiens mon affaire ! ». Il s’agit bien évidemment, des hiéroglyphes, inscrits sur la pierre de Rosette, qu’il arrive, enfin, après de longues années de recherche, à déchiffrer.  

Cette découverte scientifique est décisive car elle permet de percer les mystères de l’Égypte antique, berceau des civilisations et de plonger dans son histoire plurimillénaire. Champollion devient à ce moment, le père de l’égyptologie.

 

Jean-François Champollion : grandir aux côtés de l’histoire et des langues

Léon Cognet, Jean-François Champollion, 1831, Musée du Louvre

Né à Figeac, dans le Lot, le 23 décembre 1790, Jean-François Champollion est le dernier d’une fratrie de huit enfants. Son père lui fait découvrir les grandes épopées de l’histoire au sein de sa librairie située dans le centre-ville.

Il nourrit très tôt une préférence pour l’Antiquité. À l’école, Jean-François développe une facilité pour l’apprentissage des langues anciennes, comme le latin et le grec, mais aussi l’hébreu et l’arabe.

Arrivé à Paris pour des études de langues, il s’initie au copte, avant de devenir professeur d’histoire à Grenoble.

Avec la campagne d’Égypte menée par le général Bonaparte de 1798 à 1801, la civilisation égyptienne suscite l’intérêt de nombreux peintres, botanistes, historiens et archéologues français. Champollion se passionne pour la pierre de Rosette, découverte dans le delta du Nil et dont tout le monde parle...

La pierre de Rosette : française ou anglaise ?

La pierre de Rosette, conservée au British Museum à Londres

C’est en 1799, lors de la campagne d’Égypte, que des troupes françaises, retranchées dans un fort de la ville de Rosette, au bord du Nil, découvrent, intrigués, un morceau de granit noir, composée d’inscriptions écrites en trois langues différentes : grec ancien, démotique (langue parlée des Égyptiens entre le VIIe et le Ve siècle av. J.-C.) et hiéroglyphes.

Le lieutenant Pierre-François Bouchard, conscient du poids historique que peut avoir cette mystérieuse pierre, la confie aux savants français venus en Égypte avec l’expédition, pour déceler les secrets de cette civilisation.

Suite à la défaite de Canope, en 1801, les Français vaincus, sont contraints de livrer à l’ennemi, les trésors et autres objets précieux découverts sur le sol égyptien.

La pierre de Rosette passe, ainsi, dans les mains des Anglais qui la déposent aussitôt à Londres, au British Museum.

Le mystère des hiéroglyphes

Thomas Young, 1855

De nombreux scientifiques européens se penchent sur cette lourde pierre de 756 kilogrammes, chargée d’histoire.
Champollion et le célèbre physicien anglais, Thomas Young, parviennent, chacun de leur côté, à établir de véritables avancées sur le décodage des hiéroglyphes.

Mais, Champollion, en s’appuyant sur les deux autres langues présentes sur la pierre, devient le seul savant qui réussit à cracker le code des hiéroglyphes.
Après des recherches longues et difficiles à travers des centaines de documents, il conclut que la langue démotique donne les syllabes et les hiéroglyphes, les phonèmes.
Ainsi, les hiéroglyphes ne sont pas simplement des idéogrammes, mais bien des signes phonétiques, comme il y a dans notre alphabet.

Une histoire de l’Égypte révélée au grand jour

Le 14 septembre 1822, il arrive à lire sur la pierre, les noms de pharaons comme Ramsès, Thoutmosis ou encore celui de Cléopâtre.

La pierre, qui est un élément d’une stèle aujourd’hui disparue, daterait de 196 av. J.-C. Elle comporte un décret, écrit en trois langues qui institue pour les temples, un culte à adresser envers le pharaon Ptolémée V, en échange de privilèges.

 Tétadrachme (monnaie) du règne de Ptolémée V

Champollion où le génie intellectuel

Champollion en tenue égyptienne, pastel de G. Angelelli, 1828.

Après des heures harassantes consacrées à ses recherches, Champollion, dans un état d’épuisement extrême, aurait perdu connaissance durant plusieurs jours.
Une fois guéri, il expose ses brillantes hypothèses le 27 septembre 1824, devant l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

En 1828, Champollion réalise son plus grand rêve : il embarqe pour une mission scientifique en Égypte afin de vérifier, sur d’autres inscriptions en hiéroglyphes, que son système fonctionne.
Il rentre en France, auréolé de succès et prend la direction de la chaire d’Antiquité égyptienne au Collège de France.

Jean-François Champollion meurt en 1832, il repose désormais cimetière parisien du Père-Lachaise.

De l’Égypte ancienne à Figeac

Place des écritures à Figeac

Dans la ville de Figeac, le musée Champollion retrace la vie et les recherches du savant français ainsi qu’une histoire de l’écriture.

C’est au sein de sa maison natale, que vous pouvez ainsi découvrir son esprit scientifique exceptionnel et l’univers de l’écriture qui le passionnait. Une pierre de Rosette est également reproduite au sol dans d’immenses dimensions.

À l’occasion du bicentenaire de cette découverte inédite, survenue en septembre 1822, Figeac organise plusieurs événements, tous regroupés sous le thème de la joie de la recherche : « Eurêka ! Champollion 2022 ».

Conférences, visites, expositions, spectacles, la ville souhaite fêter tout au long de l’année les trouvailles de Champollion, en présence des plus illustres égyptologues !

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