Métier d'art : Faïencier
Partez à la découverte du métier de faïencier. Ce savoir-faire ancestral se perpétue aujourd'hui encore dans de nombreuses régions françaises comme à Moustiers-Sainte-Marie dans les Alpes-de-Haute-Provence (image ci-dessus) ou à Gien dans le Loiret.
La faïence, dont le nom dérive de la ville de Faenza où elle fut inventée, arrive en France au XVIIe siècle. Depuis, c'est plus de 1 300 faïenceries qui ont opéré dans toutes les régions de France.
Faïencierie à Gien, dans le Loiret
Qu'est-ce que la faïence ?
Cette céramique se caractérise par une structure à deux niveaux cuits séparément : une terre cuite (ocre ou blanche) et une couche d'émail.
On trouve plusieurs types de faïences :
- la faïence stannifère fabriquée à partir de terre ocre recouverte d'émail.
Elle est à "grand feu" quand le décor est placé sur l'émail avant toute cuisson de celui-ci ou à "petit feu" quand le décor est peint après une première cuisson de l'émail qui est ensuite recuit à plus faible température.
- la faïence fine faite à partir de pâte blanche ou ivoire recouverte d'émail.
Faïencier : un métier polyvalent
Le faïencier doit donc maîtriser bien des domaines pour réaliser des œuvres de qualité : le mélange de sa terre, la création de ses formes, la gestion du feu, le trempage de l'émail et la minutie de ses décors.
Un savoir-faire délicat qui demande parfois le travail de plusieurs artisans ayant chacun leur spécialité.
Les faïenciers de Moustiers-Sainte-Marie
A Moustiers-Sainte-Marie, "capitale de la Faïence", la présence de terre, de bois et d'eau à permis le développement d'une tradition céramique depuis le Moyen Âge.
La faïence venue d'Italie va faire la renommée du village. Aujourd'hui, plus d'une dizaine d'ateliers transmettent cette histoire à travers leurs œuvres d'inspiration ancienne ou contemporaine.
La faïence de Moustiers est stannifère à grand feu.
Le travail du faïencier se décompose généralement en plusieurs étapes :
1) Le tournage où la terre préparée est mise en forme à l'aide d'un tour.
2) Le moulage si la terre diluée est coulée dans un moule.
3) L'estampage. La terre est pressée contre une forme en plâtre pour obtenir la pièce souhaitée (assiette, plat) ou apposée une inscription.
4) La première cuisson à 1 030°C qui permet d'obtenir un "biscuit" de terre cuite poreuse.
5) L'émaillage où la pièce est trempée dans l'émail qui va s'incorporer et sécher rapidement grâce à la porosité de la terre.
6) La décoration sur émail cru. La pièce est peinte à la main ou par impression.
7) La seconde cuisson à 975°C (grand feu) pour vitrifier l'émail et lui donner sa brillance.
Mais chaque artisan a bien entendu ses secrets de fabrication !
Pour tout savoir sur la faïence et celle de Moustiers en particulier, rendez-vous au Salon international du Patrimoine où l'Union des faïenciers de Moustiers sera présente et le reste de l'année au musée de la Faïence de Moustiers-Sainte-Marie ou sur le site de l'office de tourisme de ce plus beau village de France.
Et pour les plus passionnés, voici quelques étapes de création de la faïence par un atelier de Moustiers :